vendredi 28 octobre 2016

Marchons sous la bruine

Dimanche 23 octobre, le ciel est recouvert d'un dôme aux nuances de blanc et de gris. Je m'étais promis de sortir prendre un bon bol d'air et marcher dans la nature aujourd'hui, alors quand une accalmie s'est présentée, j'ai sorti les chaussures de randonnée, la polaire, la bouteille d'eau et une veste. Direction, l'arrière pays.


Je suis mon envie du moment et m'arrête au dessus de Gourdon. Le plateau de Cavillore me fait de l'oeil depuis quelques temps. Je me prépare puis me lance sur le sentier rocailleux. Je suis seule au monde (mais pas inconsciente non plus, j'ai également emmené mon téléphone portable) et je savoure le paysage, la brise sur mon visage. Le ciel est clément et se pare de ruban de nuages bleutés au loin, me permettant d'admirer les quelques reflets de luminosité sur le bord de mer. Je monte et j'atteints rapidement le plateau en dépassant une barre rocheuse. J'entre alors dans un royaume de calme et sérénité : la nature dans toute sa splendeur. Les couleurs sont magnifiées : le vert de l'herbe qui danse, les différentes teintes de violet des chardons, les feuilles qui se parent d'un jaune ambré avant de finir sur le rouge. Les sons sont purifiés : les oiseaux dans les fourrés, les gouttes de pluie restées accrochées aux branches d'un pin et qui descendent d'étage en étage pour stopper leur course sur les fougères au sol. Je m'arrête un instant près de cet arbre, envoûtée par cette mélodie incroyable. Je suis heureuse d'avoir suivi mon instinct et d'être venue là, profiter de ces instants suspendus entre deux averses. 


Je parcoure le plateau, ouvrant mes sens et profitant de la vue à l'horizon: les nuages referment peu à peu le rideau sur ce moment privilégié. Il est temps de rebrousser chemin. Je marche et redescend, suivi de près par la bruine qui me rattrape à 10 minutes de mon point d'arrivée. Elle est rafraichissante et pose sur moi comme un voile lavant mes doutes. Je souris, je chante et je ris. Ma voiture est à 100 mètres à présent. La marche s'achève, les yeux encore emplis de joie et de sérénité. Je m'en vais, remontée à bloc pour mes nouveaux projets.

J'espère avoir bien rendu ces moments magiques,

A bientôt

jeudi 13 octobre 2016

Retour+365 - souvenirs et évènement majeur: décès du roi

Il y a maintenant un an, je rentrais de Thailande après 6 mois de vie intense, de découvertes, de joies immenses, de peines, de rencontres et d'amitiés créées. Le temps passe et cette date reste portant ancrée pourtant ancrée car elle marque un tournant décisif de ma vie. 

Aujourd'hui, ce lien avec la Thaïlande est encore plus fort, avec la nouvelle de la mort du roi. C'est fou comme un tel évènement serait peut-être passé "facilement" si j'avais continué ma vie sans ce détour de 6 mois là-bas. Mais voilà, dans ce jour important pour les thaïs, je suis moi aussi touchée. Je pense à mes ami(e)s qui sont là-bas, aux différentes émotions qu'ils vont surement ressentir, à l'après. Je revois et entends à nouveau des discussions que l'on avait sur l'éventualité du décès et de ses conséquences. Je ne peux qu'envoyer mes pensées et mon soutien à tous.

lundi 22 août 2016

Valdeblore: un salon au coeur des montagnes

Le 13 août, je prends la voiture vers 7h30 du matin et part en direction du Mercantour : au coeur des montagnes, j'assiste au salon de Valdeblore. L'accueil est extraordinaire.
J'y retrouve avec joie mon collègue d'Eyguians Marc Ivain-debouchaud, et y rencontre de nouveaux coups de coeur.

Le salon était également l'occasion d'admirer des oeuvres de l'artisanat local et des objets magnifiques autour du livre. Découvrez notamment les livres objets d'Audrey Garnier.

Je ne peux vous exprimer pleinement le sentiment de sérénité que m'a inspiré ce lieu. Malgré le frais ambiant sous cette halle, il suffisait de se lever, de prendre le soleil en admirant les montagnes , de sentir le vent sur le visage pour se sentir bien. Merci encore à l'organisation !

La saison touche pratiquement à sa fin. La prochaine échéance: le 15 octobre, je reviens là où la saison a débuté: Dédicace à Cogolin ! En espérant vous y voir :)

Bonne fin d'été !



samedi 6 août 2016

Vence et Eyguians - échanges et introspections

En un mois, je n'ai pas chaumé: séance de dédicaces de Vence le 9 juillet, voyage professionnel en Arizona  (et oui, je continue de travailler à côté de mes pérégrinations littéraires), quelques jours de vacances dans le Nord et finalement 2 jours de salon à Eyguians.

Si l'on y regarde de plus près, tous ces évènements ont un énorme point commun: celui de la découverte. Que ce soit par la révélation de nouveaux paysages, par les retrouvailles de mes chères montagnes des Hautes-Alpes, par la rencontre avec des personnes enrichissantes ou même à travers ma propre introspection, ce dernier mois est placé sous le signe de l'apprentissage.
A Eyguians, sur deux jours, j'ai fait la connaissance d'un collègue écrivain qui partage sa vie entre les Hautes-Alpes et la Thaïlande: Jacques Melin. Quel bonheur de confronter notre vision de ce pays qui ne peut laisser indifférent !

J'ai également pu discuter avec un certain nombre de personnes tournées vers l'associatif et l'humanitaire, chacune étant à différentes étapes de leur vie et ayant diverses aspirations. Ces échanges m'ont donnée de belles émotions et lancée dans de grandes réflexions: la joie de pouvoir conseiller, l'humilité vis à vis de certaines expériences, la certitude que j'ai encore beaucoup à apprendre mais également beaucoup à faire. Car l'écriture est une passion, les salons et les dédicaces sont un enrichissement permanent mais j'ai cette petite voix qui me dit que si ma vie emprunte actuellement ce chemin, ce n'est que pour mieux me mener vers la voie associative à laquelle j'ai gouté en Thaïlande. J'ai une belle idée de là où j'aimerais aller, mais je laisse un peu la vie me surprendre afin de ne perdre aucune opportunité et, au final, de continuer à grandir.

Je conclurais en citant Thoreau, phrase sur laquelle je suis 'tombée' en Arizona et qui reprend deux mots très importants pour moi: Rêvez, Vivez. 

"Allez avec confiance dans la direction de vos Rêves ! Vivez la vie que vous avez imaginée "


mardi 5 juillet 2016

Chateauneuf de Grasse


Le 2 juillet se déroulait la journée d'été des auteurs locaux, organisée par la librairie Expression à Chateauneuf de Grasse. J'ai pu y retrouver mon camarade Daniel Moricaud, mais également y décrouvrir de nouveaux écrivain(e)s. J'y ai notamment fait la rencontre du couple Zicenzo, avec qui j'ai passé une journée très agréable, avec qui j'ai noué un bel et long échange. Et puis évidemment, j'ai pu discuté avec des lecteurs de la Thaïlande et de mon expérience là-bas, donnant parfois même l'envie de voyager à certains d'entre vous. Je m'en réjouis !

A midi, un petit repas très sympa nous attendait, les sourires et dialogues ont pu continuer !

Le prochain événement se déroulera à l'espace culturel de Leclerc Vence ce samedi, 9 juillet.

Je poste aussi un des articles du salon de Cagnes ou l'on parle de votre humble servitrice. A bientôt.


vendredi 24 juin 2016

Cagnes sur Mer, Facebook et le prochain évènement

Le 18 juin, je me trouvais donc à Cagnes sur mer, sur la place De Gaulle pour le 3ème salon du livre de la ville. Les chapiteaux étaient montés, le soleil au rendez-vous, prémisse d'une journée enrichissante en perspective.

Je prend place sur une table, pose les livres, ajuste les lunettes de soleil et c'est parti. A mes côtés, Joseph Caccamo et Daniel Mouricaud, 2 compères écrivains, de la même maison d'édition. Véritable coup de coeur humain: entre découverte, anecdotes, rires, petites bières et échange de bonbons, le courant passe très vite. 
J'aime ces moments de vie où l'on se lève le matin sans vraiment savoir de quoi la journée sera faite et l'on rentre le soir, le sourire aux lèvres, forte d'avoir passée une journée pleine de belles surprises.

On me demande souvent si ça a "bien marché". Ma réponse est immuable: "au delà de mes attentes". Alors oui, je n'ai pas vendu de livres, mais le "bien marché" n'est pas qu'une question de vente; il est avant tout une question de rencontres et d'échanges.

Les autres anecdotes marrantes concernent le maire de la ville. Il passe dans la matinée, serre la main de tous les auteurs (environ une trentaine) et échange quelques mots personnalisés. On discute du titre de mon livre, puis il passe à Joseph. Ce qui est marquant, c'est que lors de son discours, il termine par une phrase qui m'a fait chaud au coeur: "(...) et comme je l'ai noté sur le titre d'un livre, il ne faut surtout pas oublier de Rêver (...)". Quelle joie ! Un petit bonheur fait de peu de choses :)

La dernière info, c'est la création de ma page Facebook en tant qu'auteure ! N'hésitez pas à Aimer la page !!

A très bientôt sur les salons: le prochain se tiendra le 2 juillet à la Librairie Expression à Chateauneuf de Grasse. Venez nombreux.

lundi 6 juin 2016

Antibes et prochain événement

Le 28 mai, je me trouvais à Antibes dans la librairie Masséna. L'accueil était superbe avec un petit coin salon comme vous pouvez le voir sur les photos. Et regardez moi cette vitrine avec le livre au même plan que le dernier Musso !! Merci à tous ceux qui sont passés, nos discussions étant toujours aussi enrichissantes et inspirantes !

Je fais une petite pause de quelques jours et on se retrouve le 18 juin au salon de Cagnes sur Mer, venez nombreux !


samedi 21 mai 2016

Salon des publications de femme: rencontres, introspection et émotions

Jeudi 19 mai
Arrivée 14h à Marseille, je suis en avance. Me voilà prête à débuter une nouvelle expérience: le salon des publications de femme et ma première intervention sur une estrade. Le salon n'ouvre ses portes qu'à 17h me laissant amplement le temps d'arpenter les rues et ruelles, de m'imprégner de la ville et de son ambiance. Je marche le long de la canebière et descend sur le vieux port. Me posant sur les marches, je fais face à Notre Dame de la Garde. Le mât des bateaux, l'église majestueuse et les maisons colorées m'offrent un joli spectacle. Je me sens sereine.

17h sonne, je rentre dans le salon et commence par chercher l'organisation pour prendre des informations sur le déroulement. C'est à la bonne franquette ici, les femmes sont incroyables, courent partout, installent et se cherchent. Elles m'étonnent par leur engagement et leurs échanges passionnés, que c'est stimulant ! 
Le salon débute par l'inauguration d'une exposition poignante sur les camps de Ravensbruck, qui avaient emprisonnés plus de 130 000 femmes. S'enchaîne ensuite une conférence/débat en forme de table ronde sur le thème "résistance et engagement". Une des personnes invitées, une journaliste Mina Kaci, nous présente son livre, témoignage d'Aissatou, jeune fille du Nigeria enlevée à 14ans par Boko Haram. Son élocution est poignante, vibrante. Le texte est fort, l'histoire rude mais bien réelle. Mina m'impressionne également par son regard sur le monde et sur cette jeune femme, si forte après ce qu'elle a vécu. Comment passer après ce témoignage, cette ferveur sur l'engagement humain mais aussi sur les horreurs qu'il peut perpétrer ?

Je me dirige alors vers l'estrade, une quarantaine de personnes me font face, j'ai le micro en main. Je me lance, humblement, me demandant comment transmettre ma petite histoire face à ces femmes qui en ont connu de si grande. Alors je raconte mon parcours, mon cheminement jusqu'à mon départ en Thaïlande, les étapes cambodgiennes et puis le grand saut... Le départ et l'engagement auprès des enfants migrants de Chiang Mai, ma contribution et le retour de mon action, des mois après, tellement important. C'est grisant cette sensation, je croise le regard de certaines et je sens de l'encouragement. Alors je m'y accroche et je termine. Mon seul regret, que je prends à présent comme un bel apprentissage, est de ne pas avoir lu un extrait du livre, chose que j'ai pu voir faire le lendemain lors d'une nouvelle "parole aux écrivaines". 
Lors de cette première "journée", je fais la rencontre de plusieurs femmes, des coups de coeur humain(e)s, véritable découverte: Djemila Benhabib, dont la plume semble si aisée, pour donner et transmettre et qui me met à l'aise ;  Simona Gabrieli qui a des projets incroyables et Simy, avec son énergie débordante. 

Je finis la soirée dans un bar jazzy sur le vieux port. Je suis à Marseille, autant en profiter non ?

Vendredi 20 mai
10h, je participe à l'atelier d'écriture organisé sur le thème de l'engagement et de la résistance. Marie-Jo est une belle révélation. Un petit aperçu de ce que j'ai écrit, sur un brouillon griffonné, raturé, les idées se déversant mais appelant à se clarifier, s'affuter:

   Entendez-vous au loin le chant des femmes
   Négligées ? Dans leurs voix déterminées résonnent leur coeur
   Grandir: tel est leur objectif, leur aspiration... leur drame.
   Avec patience et persévérance, elles se battent, meurent
   Grondent. Leur ferveur est inspirante, miroir sur leur âme.
   Etonnez-vous, engagez-vous, soutenez les
   Mais ne cédez pas, ne cessez jamais de croire en vos idéaux
   En ces temps troubles où chacun cherche ses convictions, où aller
   N'attendez plus, respirez, prenez la parole et articulez vos maux
   Trempez vos lèvres dans cette révolution humaine et savourez la.

La matinée passe à vive allure, le repas également et puis sonne le début des nouvelles tables rondes: de nouveaux témoignages, la présentation de livres. Les phrases, les mots, les idées prononcées sont fortes, émouvantes, captivantes, intellectuelles ("on n'écrit qu'avec soi-même", "les identités sont en mouvement permanent") et parfois même amusantes, légères (merci Rita!). A un moment, je me demande même comment je me suis retrouvée là, qui suis-je pour être parmi elles ? Je suis intimidée par leurs vécues, par ce qu'elles transmettent. Ces femmes passionnées, engagées, fortes d'une histoire parfois torturée, souvent troublée. Je suis ébranlée, touchée. Et au milieu de ce tourbillon de sentiments, le sourire de Simy, la confiance de Djemila et les mots d'encouragements de Horria Saihi: "Il faut persévérer, continuer,..." 
La soirée s'achève, forte de ces discours, accolades, rires et émotions, je sors et redescends sur le vieux port. Les idées fusent, les mots tourbillonnent, quelle émulation ! Alors ma confiance reprendra le dessus, grandie de cette expérience plus qu'enrichissante: inspirante.

Marseille me tend les bras. Mais la nature me joue des tours: posée tranquillement sur la grande place Quai des Belges, je sens comme une piqûre sur l'omoplate. Puis une brulure et enfin un petit bruit. Je porte la main à mon cou et de nouveau, un picotement sur les doigts: une guêpe ou une abeille, je ne sais pas, s'est retrouvée coincée là. Je ne sais pas si je suis allergique: on va vite le savoir... Étonnamment, je suis très sereine, aucun stress. Je me pose, sors la bétadine, fidèle compagnon depuis la Thaïlande, et me désinfecte. Par acquis de conscience, je m'adresse à un barman, lui demandant s'il s'y connaît en piqure. Il m'aide comme il peut, très gentiment, me donnant des glaçons pour nettoyer le point d'entrée. Il va même voir si les deux pharmacies du quartier sont encore ouvertes. La plaie gonfle un peu mais tout va pour le mieux. Je le remercie puis repars arpenter les quais jusqu'au Mucem et visite, me perds, monte les escaliers, admire le coucher du soleil sur le port, Notre Dame de la Garde et la mer. La soirée s'achève ainsi, des images et moments plein les yeux et le coeur.

Samedi 21 mai
Dernière matinée, c'est la fin, et quelle fin ! Documentaire sur Thérèse Clerc puis table ronde avec Djemila et Horria, moments intenses de reflexion, d'échanges, de débats. Et puis viennent les accolades, les encouragements à nouveau et les embrassades. Nous nous reverrons. Merci les filles pour cette magnifique rencontre !

En attendant des photos de l'évènement lui même, je vous mets quelques photos de Marseille, tant qu'à faire !